La pauvre ortie est souvent la mal-aimée de nos jardins. Y compris dans la langue française, si l’on pense à l’expression « jeter aux orties ». Eh bien, c’est vraiment mal la considérer ! Car ses pouvoirs sont nombreux et dans bien des domaines !

Une piqure d’ortie, c’est grave docteur ?

Certes, elle pique ! Le pouvoir urticant de ses petits poils lui sert à se protéger des prédateurs. La piqure est cependant bénigne et il suffit de la rincer à l’eau ou d’appliquer une compresse imbibée de vinaigre blanc. Pour la cueillir, les téméraires et expérimentés la soulève par la base, dans le sens des poils. Un bon gant de jardin sera encore plus efficace !

Bonne pour les humains…

D’abord, c’est une bombe nutritive ! Elle contient beaucoup de protéines (30 % de son poids sec !) Ce sont les jeunes feuilles qui sont les meilleures. On peut les manger crues, il suffit de les hacher menu pour casser tous les poils et en faire du pesto. Sinon, simplement blanchies, une minute à l’eau bouillante et ça fait une très bonne salade, juste avec un filet d’huile d’olive ! Ou dans l’omelette, comme l’oseille, ou encore en soupe bien-sûr !

Elle possède aussi des vertus médicinales. Reminéralisante, elle contient beaucoup de fer et de la vitamine C, qui aide justement à assimiler le fer. C’est une tonique, qui donne de l’énergie. Elle est aussi drainante des reins, donc bonne durant les changements de saison.

Enfin, l’ortie a longtemps utilisé sa fibre pour fabriquer de textiles, tout comme le chanvre. C’est une bonne alternative au coton, dont la culture présente des impacts environnementaux considérables.

Chenille de petite tortue sur une feuille d’ortie – Tomasz Górny – Wikimedia

… Et bonne pour le jardin !

L’ortie constitue un très bon fertilisant naturel. Indispensable dans les jardins, sous la forme du « purin d’ortie », elle a aussi des pouvoirs fongicides et insecticides (contre les pucerons, les acariens).

Si l’on dit « pousser comme des orties », c’est qu’elle a tendance à prendre ses aises et à se répandre facilement. Elle se développe surtout quand on laisse l’herbe sur place après les fauches. Cela déséquilibre le sol en augmentant sa teneur en azote et favorise les plantes « nitrophiles », au détriment d’autres espèces.

Alors maîtrisons la, mais conservons-la ! En effet, c’est une championne dans l’accueil de la petite faune. Coléoptères, pucerons et ses prédateurs, mouches, papillons de nuit et de jour… C’est une sorte d’hôtel à insectes naturel ! Elle peut abriter une centaine d’espèces au total et certains papillons sont spécifiquement liés à l’ortie pour leur cycle de vie. (la chenille du « paon du jour » ou de la « petite tortue »)

Un petit coin d’orties dans le jardin de l’école vous permettra de développer une véritable niche écologique qui offrira gîte et couvert aux insectes !

Imago de papillon petite tortue – Jörg Hempel – Wikimedia