Portraits d’éco-conseillers

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Julie RIEHL

P 23 (2010 – 2011)

Responsable de projet du jardin de démonstration de Capital Growth chez Sustain « the alliance for better food and farming » (Royaume-Uni)

 

« C’est le côté très pratique de la formation qui m’a attirée et c’est aussi cela qui m’a permis de décrocher ma position actuelle. »

Mon parcours avant la formation

Après une licence de Sciences de la Vie et de la Terre, j’ai préparé un Master d’Ecophysiologie et Ethologie (adaptations des plantes et des animaux à leur environnement). J’ai terminé mon Master par un stage à l’Université de Darwin, en Australie (Territoire du Nord). J’ai ensuite décidé de rester en Australie et de prendre un peu de temps pour voyager.

Mes motivations à suivre la formation d’éco-conseiller

Lors de mon stage de fin de Master, j’ai étudié des populations d’oiseaux vivant dans les mangroves locales et j’ai prouvé que ces populations étaient uniques, dépendaient de l’écosystème des mangroves pour leur survie et ne se trouvaient nulle part ailleurs.
Juste avant de présenter mes résultats en France, la Ville de Darwin a décidé de construire une piscine à vague sur l’une des mangroves autour de la ville. C’est là que j’ai realisé que la recherche n’était pas l’outil qui me convenait pour protéger l’environnement et changer les comportements.
Après un an et demi de voyages en Asie et en Australie, j’ai cherché une formation plus pratique dans le domaine de l’environnement et c’est là que j’ai trouvé la formation éco-conseiller.

Mon avis sur la formation d’éco-conseiller

L’Université m’a donné de bonnes bases en termes d’approche scientifique, de connaissances des plantes et des écosystèmes et d’utilisation des données. La formation d’éco-conseiller m’a offert une vision du fonctionnement des entreprises, des services de l’Etat et des collectivités, du droit lié à l’environnement ainsi qu’une approche très pratique des problèmes environnementaux.
J’utilise encore aujourd’hui les cours de communication de la formation que ce soit pour mes présentations en public ou quand j’essaye de transmettre des connaissances de la façon la plus efficace. C’est le côté très pratique de la formation qui m’a attirée et c’est aussi cela qui m’a permis de décrocher ma position actuelle.

Mon parcours professionnel à l’issue de la formation

J’ai fini la formation d’éco-conseiller par un stage à Londres au sein de l’association Sustain, the alliance for better food and farming. J’ai travaillé sur leur projet Capital Growth, une campagne qui avait pour but de développer 2012 nouveaux jardins participatifs à Londres avant la fin de 2012 (L’année où Londres a accueillis les jeux Olympiques).
A l’issue de mon stage, je suis restée au sein de Sustain sur le projet Capital Growth en tant que bénévole. Au bout de 6 mois de bénévolat, j’ai décroché un poste à mi-temps dans l’équipe Capital Growt. J’étais chargée de gérer leur jardin de démonstration à Regent’s Park et j’ai également travaillé sur le développement de la campagne et la création de nouveaux jardins. J’ai ensuite travaillé sur un projet  de réduction des déchets alimentaires dans la restauration.

Mes postes actuels

Le Royaume Uni a énormément d’associations et il est très commun d’avoir plusieurs postes en même temps, tout particulièrement dans le domaine de l’agriculture urbaine. Je ne fais pas exception à la règle et depuis la fin de ma formation à ECO-Conseil j’ai eu, en moyenne, trois postes en même temps.
Aujourd’hui je suis toujours le manager du jardin de démonstration de Capital Growth à mi-temps (2 jours par semaine).
J’ai également créé mon entreprise en 2014 : Bee Gardening. Via Bee Gardening, j’assure la conception, la construction et la maintenance de potagers pour des entreprises et des écoles. Je propose également des formations sur les méthodes d’agriculture urbaine et sur la gestion de jardins participatifs.

Mes principales missions dans ces postes

Comme manager du jardin de démonstration de Capital Growth, je suis responsable de :
  • trouver le financement pour continuer le projet (j’ai récemment obtenu suffisamment de fonds pour continuer le projet jusqu’en Mars 2020) ;
  • gérer le jardin pour qu’il motive les visiteurs à faire pousser des fruits, légumes et herbes, quelle que soit la place dont ils disposent ;
  • utiliser et communiquer sur les techniques d’agriculture biologique ;
  • développer et animer des sessions dans le jardin en direction des écoles locales (apprendre les mathématiques en faisant pousser des petits pois etc.) ;
  • organiser des journées portes ouvertes avec des activités dans le jardin pour attirer des visiteurs
  • recruter et gérer un groupe de 10 benevoles qui aident à l’entretien du jardin ;
  • développer des projets avec des groupes locaux (en ce moment je développe un projet de presse à fruit communautaire) ;
  • animer des formations sur l’agriculture urbaine.
Avec mon entreprise Bee Gardening, je propose :
  • l’aide à la création, la construction et l’entretien de jardins participatifs (mes clients actuels sont constitués de restaurants, de bureaux et d’écoles)
  • des cours et formations sur l’agriculture urbaine (compostage, wermicompost, basics de l’agriculture écologique, planifier son jardin, propagation etc)
  • des cours et des formations sur la gestion de jardins participatifs (augmentation de la productivité, organisation de portes ouvertes, augmentation de la participation des communautés locales, recrutement et géstion des bénévoles etc.)
  • des cours et des formations sur la fabrication artisanale de cosmetics

Ce que j’apprécie dans mon métier

Je suis passionnée par l’agriculture urbaine et l’agriculture à petite echelle (biologique), tant du point de vue de la production de fruit et légumes que du point de vue de l’effet de la participation du public au jardinage (réduction de l’isolement social et du stress, changements lié aux choix alimentaires etc.).
Mon métier me permet de promouvoir l’agriculture urbaine, d’expliquer pourquoi une agriculture à petite échelle a sa place dans la ville du futur et d’inciter les gens à faire pousser des fruits et légumes.
Mon travail est aussi très creatif, ce que j’apprécie énormément.

Pour moi, être éco-conseiller c’est…

… dans le domaine du développement durable :
  • Etre une personne d’action
  • Posséder une vision holistique
  • Comprendre les enjeux, et créer des solutions adaptées au problèmes
  • Communiquer efficacement

Mes conseils aux futurs éco-conseillers

Ma carrière s’étant développée au Royaume Uni, je ne peux pas vraiment offrir de conseils pour les éco-conseillers en France.
Les opportunités au Royaume Uni m’ont permis de développer mon entreprise assez facilement, et maintenant que je connais le secteur et que je suis associée a l’agriculture urbaine sur Londres, on me contacte régulièrement pour m’offrir du travail.